vendredi 10 octobre 2014

Mon chien chez le véto...


Aller chez le vétérinaire : pas toujours agréable certes, mais pourtant incontournable. Alors comment faire si pour Médor, cela s’apparente à un chemin de croix ?

Anticiper

Dans le monde idéal des comportementalistes canins, la visite chez le vétérinaire serait anticipée par l’éleveur, qui emmènerait ses petits bouts voir le monsieur ou la dame en blouse blanche avant les primo-vaccinations. Et ce, évidemment, afin d’éviter que la toute première consultation (parfois même associée au premier trajet en voiture), ne soit synonyme de peur, de contrainte et de douleur. Comme j’entends déjà hurler les hygiénistes et les phobiques sanitaires, j’ajoute que je parle dans l’idéal des idéaux, dans un monde parfait où tout serait pensé uniquement dans le but d’éviter des troubles comportementaux ou des phobies.

Dans le monde idéal des comportementalistes toujours, les propriétaires poursuivraient ce travail de familiarisation : une fois par semaine, une fois tous les dix jours, ils rendraient visite à leur vétérinaire juste comme ça, pour faire un petit tour, donner des friandises au chiot, lui faire rencontrer et apprécier le praticien et ses assistants, le mettre sur la balance. Le clicker, petit outil magique, permet aussi de conditionner le chien aux actes médicaux les plus courants afin que le jour J, le vétérinaire puisse travailler en pleine collaboration avec l’animal, sans le stresser ni le traumatiser.

Si le chiot ou le chien réagit

Certains chiens, en prenant de l’âge, tolèrent de plus en plus difficilement les manipulations. Surtout lorsqu’elles sont intrusives et engendrent de la douleur – par exemple les vaccins. Nul besoin qu’il s’agisse de douleurs aigues pour que l’animal en garde un mauvais souvenir. L’association faite, l’apprentissage peut être durable. D’autant que certains individus ont un seuil de tolérance plus faible à la douleur et que le stress des autres animaux, dans la salle d’attente, peut « contaminer » jusqu’au chien le plus calme.
On veillera toujours à bien promener l’animal avant, et après le rendez-vous chez le vétérinaire. L’on n’hésitera pas à repartir détendre l’animal en extérieur si l’on voit que l’attente risque de se prolonger (il est toujours possible de s’entendre avec les secrétaires ou avec les ASV). Enfin, en cas de susceptibilité et de réactivité aux manipulations, l’on pourra tenter de désensibiliser l’animal progressivement, par des séances de « papouillo-thérapie », toujours associées à des moments de calme et de plaisir pour l’animal. Pas à pas, sans forcer, sans brusquer. Là encore, le travail au clicker peut faire des miracles.

Si le chiot ou le chien a été traumatisé

Si votre chien freine des quatre pattes en arrivant devant la porte d’entrée du praticien, c’est peut-être qu’il a été traumatisé. Soit par une douleur, soit par une mauvaise action du vétérinaire – une approche trop brutale, une manipulation trop brusque – soit par la panique d’un congénère (cris, odeurs de glandes anales, notamment). Dans ce cas, n’hésitez pas à changer de cabinet et de vétérinaire. Prenez le temps de faire le tour des différents cabinets, afin de voir dans lequel votre chien se sent le plus à l’aise. Cela vaut aussi en anticipation : vous pouvez chercher le vétérinaire le plus adapté à votre chiot (ou chien), et à vous. Evitez les vétérinaires qui veulent à tout prix mettre votre chien sur la table d’examen. Bien sûr, c’est moins confortable pour eux par terre, mais si votre chien est angoissé, il sera nettement mieux sur le sol qu’en hauteur.

Puis reprenez tout depuis le début : emmenez votre chien toutes les semaines chez le vétérinaire, d’abord dans la salle d’attente, puis dans le cabinet, mais sans acte médical. Juste comme ça. Voyez avec votre vétérinaire pour qu’il lui donne quelques friandises, qu’il s’asseye avec vous dans la salle d’attente, pour discuter avec vous et nouer le contact avec votre chien. Prenez un café, détendez-vous, puis repartez. Faites-en un non-événement. Pour les initiés, sortez votre clicker et amusez-vous à la maison à jouer au «docteur des chiens». Et peu à peu, peut-être, Médor se détendra-t-il au point d’envisager sa prochaine visite chez le vétérinaire comme une promenade de santé ! Enfin, si c’est possible, tentez d’opter pour un cabinet qui assure une permanence de nuit et de week-end : c’est en effet infiniment plus confortable, en cas d’urgence, d’avoir affaire à son vétérinaire habituel !

Marie Perrin


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