dimanche 26 mai 2013

Le chien en voiture

Prendre la voiture avec son chien : un acte « banal », parfois même quotidien, qui soulève pourtant un certain nombre de questions. Petit tour d’horizon du « bien se déplacer ensemble ».

Partir en vacances, en randonnée loin de chez soi, aller chez le vétérinaire ou rendre visite à des amis  : autant de moments où l’on peut être amené à prendre la voiture avec Médor. Si l’exercice semble naturel à certains chiens, d’autres, en revanche, vont devoir s’habituer à cet habitacle en mouvement.

Joyeux ou malade ?

Joyeux d’accompagner leur maître dans ses occupations du jour, ou contents d’une promesse de promenade, certains chiens montent sans rechigner dans la voiture, s’installent à leur place, laissant même, parfois, leur évident plaisir s’exprimer avec force vocalises. Mais pour d’autres, voyager sans être malade nécessite un long apprentissage. Ils sont peut-être traumatisés – leur premier trajet fut pour aller chez le vétérinaire –, ou tout simplement sujets au mal des transports.

Comment y remédier ? Pas à pas, sans forcer l’animal, en laissant par exemple le véhicule à l’arrêt, portes et coffre ouverts, qu’il puisse y entrer à sa guise. L’on pourra l’y nourrir ou y jouer avec lui, s’y installer soi-même pour lire ou écouter de la musique. Au début, il est conseillé de privilégier les courts trajets, avec balades ou moments heureux à la clé. L’on n’hésitera pas, en cas de voyage plus long, à faire des pauses très régulières pour que Médor puisse se soulager, boire et remettre son organisme d’aplomb. Enfin, réduire l’espace ou empêcher le chien de voir la route défiler peuvent l’aider à être moins nauséeux.

La voiture : un moyen de transport, pas un lieu de vie

La gaieté exprimée par Médor au moment de s’en aller avec son maître pour un petit tour en voiture ne doit pas faire oublier que celle-ci n’est qu’un moyen d’aller d’un point à un autre, qu’elle n’est en aucun cas un lieu de vie. Ce n’est en effet pas parce qu’un chien accepte ou apprécie la voiture qu’il doit y rester des heures.


 la voiture, un moyen de déplacement, pas un lieu de vie !
(Photo Marie Perrin)


Le photographe britannique Martin Usborne s’est intéressé aux chiens laissés seuls dans des voitures. Ses clichés, d’une rare expressivité, ont été exposés du 19 mars au 27 avril à la Little Black Gallery de Londres sous le titre «The Silence of Dogs in Cars». Martin Usborne explique ainsi son travail : «J'ai été une fois laissé seul dans la voiture quand j'étais enfant (…), l'énorme peur que personne ne revienne, cette peur d'être seul, sans voix, est restée présente tout au long de mon enfance». Puis il évoque «le verre de la fenêtre de la voiture qui isole davantage l'animal. Le chien est vraiment pris au piège».

Pris au piège de manière mortelle, certains chiens le sont : chaque été entraîne son lot de victimes, abandonnées en plein soleil par des propriétaires inconscients. En quelques minutes, un véhicule se transforme en véritable four : le coup de chaleur, fatal, guette l’animal même en cas de courte absence. Ainsi, chaleur et déshydratation constituent, pour le chien, des ennemis redoutables : à nous d’y être vigilants, y compris dans les embouteillages ou en l’absence de climatisation.

La sécurité du chien en voiture

Il ne viendrait à l’idée de personne de ne pas attacher un enfant avant de prendre la route. Il fut un temps, pas si lointain, où ce n’était néanmoins pas la règle. Du côté des chats, la boîte de transport semble faire consensus. Peut-être parce qu’il est difficile d’empêcher un félin de vadrouiller pendant le trajet ou de sortir dès qu’une portière s’ouvre. Mais concernant les chiens, l’idée même de sécurité semble n’avoir pas encore fait complètement son chemin : combien de chiens ne voit-on pas sur les plages arrière, sur les sièges, voire sur les genoux d’un passager ? Quant à la cage, elle oppose farouchement les « pros » et les « antis ».

En 2008, l’ADAC, l’Automobile club allemand, a réalisé une série de crash test. Les résultats sont aussi terribles qu’éloquents. Un animal couché sur une plage arrière ou laissé libre dans l’habitacle voit son poids multiplié par 25 en cas de choc à 50 km/h. On imagine aisément les dégâts, aussi bien pour lui que pour les passagers qu’il percuterait. Deux équipements assurent une sécurité maximale : la grille (et non pas le filet) de séparation, par exemple placée entre le coffre et le reste de la voiture, et la cage de transport, installée dans le coffre ou, pour un petit chien (ou un chat), au sol derrière les sièges avant. Evidemment, la cage doit garantir un confort optimal au chien (et ne doit donc pas être trop exiguë).

Du côté de la loi, rien n’est vraiment explicite. Néanmoins, aussi bien en Belgique qu’en France ou en Suisse, il est stipulé que l’animal, comme tout chargement, ne doit pas gêner le conducteur. Ainsi, qui n’a pas pris toutes ses précautions est susceptible d’être verbalisé. Autant le savoir pour éviter désagréments et mauvaises surprises !

Marie Perrin




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire